La Banque centrale du Ghana (BoG) maintient fermement le cap de sa politique monétaire. Après la conclusion de la cinquième session annuelle de son comité de politique monétaire, l’institution monétaire nationale a opté pour le statu quo en maintenant inchangé son taux directeur à un robuste 30%. Cette décision s’inscrit dans le contexte d’un environnement économique porteur. Ernest Addison, gouverneur de la BoG, a fait part de cette annonce, soulignant que « l’activité économique connaît un rebondissement significatif, le taux de change est stabilisé, l’inflation marque un recul, et les réserves de change s’accroissent. La pérennité de ces améliorations devrait se traduire par une restauration du pouvoir d’achat et des revenus réels« , a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
En effet, après avoir atteint un sommet à 54,1% en décembre 2022, le taux d’inflation au sein de cette nation d’Afrique de l’Ouest s’est nettement contracté, se situant à 40,1% en août dernier, marquant ainsi une réduction notable de 14%. Cette désescalade de la pression inflationniste a été particulièrement perceptible dans le secteur alimentaire, qui a enregistré une baisse de 20%, atteignant 51,9% en août 2023. L’inflation hors alimentation a également fléchi, passant à 30,9%, comparativement à 33,8% un mois plus tôt. Ce reflux a été encouragé par la stabilité relative du Cedi, ce qui a atténué la hausse des prix des produits importés.
Bien que l’inflation demeure élevée, la BoG prévoit une poursuite du processus de désinflation au moins jusqu’à la fin de l’année. Le gouverneur Addison a souligné que la politique monétaire rigoureuse mise en œuvre depuis 2022 a contribué de manière significative à la désinflation actuelle. Cependant, il a averti que la BoG serait prête à relever à nouveau les taux d’intérêt si l’inflation devait dévier de ses prévisions.
Une Croissance Soutenue en Perspective
La décision de la Banque centrale du Ghana de maintenir inchangés ses taux de refinancement auprès des banques commerciales s’aligne également sur des perspectives de croissance économique optimistes. Le gouverneur a fait état d’une croissance du PIB plus robuste que prévu, estimée à environ 3% cette année, largement supérieure à la projection de 1,6% du Fonds monétaire international (FMI). Au premier semestre, cette croissance a été principalement tirée par les secteurs des services (+6,3%) et de l’agriculture (+6%). Par ailleurs, la position du secteur extérieur du pays continue de s’améliorer, soutenue, selon la BoG, par une augmentation des recettes d’exportation d’or ainsi qu’une réduction des dépenses d’importation.
Il est important de noter que les prévisions de croissance du pays dépendent largement des décaissements du FMI dans le cadre du plan de sauvetage de 3 milliards de dollars conclu en décembre 2022. Accra s’attend à ce que la prochaine tranche de financement du FMI, ainsi que d’autres contributions, contribuent à maintenir la stabilité économique du pays.