En dépit d’une croissance économique notable ces dernières années, les bénéfices de cette expansion en République Démocratique du Congo restent inégalement répartis. En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient encore avec moins de 2,15 dollars par jour, illustrant une pauvreté persistante malgré la croissance.
Plusieurs facteurs expliquent ce décalage. La croissance économique, principalement tirée par le secteur minier, demeure fragile et peu inclusive. Le secteur agricole, qui emploie plus de 60 % de la main-d’œuvre, reste vulnérable aux chocs climatiques. De plus, l’accès limité aux infrastructures et aux services sociaux de base tels que la santé, l’éducation et l’eau potable exacerbe les difficultés. L’indice de capital humain de la RDC figure parmi les plus bas au monde, aggravé par l’insécurité alimentaire et les violences.
La situation sécuritaire dans plusieurs provinces s’est détériorée, et la pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités économiques. Pour que la croissance bénéficie davantage à la population, des réformes structurelles ambitieuses sont nécessaires, visant à renforcer la gouvernance, la sécurité et la stabilité politique. Un dialogue inclusif avec la société civile, à l’instar de l’analyse participative de la pauvreté menée en 2005, pourrait mieux intégrer les réalités vécues par les populations.
Malgré des taux de croissance variables, la population congolaise continue de faire face à d’importants défis socio-économiques. L’accès à des services de base tels que l’électricité et l’eau potable reste limité, affectant la qualité de vie. L’emploi demeure problématique, avec un marché du travail dégradé par les conflits armés et les crises économiques passées. La fracture numérique persiste, avec des disparités géographiques et socio-économiques en matière d’accès à Internet et à la téléphonie mobile. Bien que des progrès aient été réalisés dans le secteur de la santé, des inégalités subsistent, et l’insécurité alimentaire reste une préoccupation majeure.
En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient encore avec moins de 2,15 dollars par jour, soulignant les défis persistants en matière d’emploi. L’emploi en RDC est essentiellement agricole, mais ce secteur reste vulnérable aux aléas climatiques. Le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans était estimé à 15,85 % en 2017, atteignant 19 % en 2020. Cette tranche d’âge est particulièrement touchée par le chômage. De manière générale, le taux de chômage dans les milieux urbains est de 28,5 % à Kinshasa contre 14 % dans les autres zones urbaines, faisant du chômage un phénomène principalement urbain. La structure économique de la RDC, fortement dépendante de l’exploitation minière, ne favorise pas une création massive d’emplois.
Les secteurs économiques ayant connu une croissance notable en termes d’emploi incluent l’agriculture, qui emploie plus de 60 % de la main-d’œuvre active. Cependant, ce secteur reste vulnérable aux chocs climatiques. Le secteur informel, bien que non enregistré, est un pourvoyeur crucial d’emplois et de richesses. Une formalisation accrue de ce secteur pourrait avoir un impact positif sur l’emploi. Le secteur des télécommunications, avec le développement de la téléphonie mobile et de l’Internet, a permis une plus grande ouverture de la population congolaise au monde, avec plus de 75 % des Congolais désormais connectés.
Néanmoins, le taux de chômage reste élevé, surtout chez les jeunes. En résumé, bien que la croissance économique en RDC ait un potentiel significatif pour améliorer l’emploi, des mesures spécifiques et des politiques adaptées sont essentielles pour maximiser cet impact. La diversification économique et l’amélioration des infrastructures de base restent des priorités pour un développement plus équitable et durable.
La Rédaction