Le 3 novembre 2025 à Kinshasa, en marge de l’AFIS, le Gouverneur de la Banque centrale du Congo a reçu Amine Bouabid, Directeur général du Groupe Bank of Africa. L’entretien a porté sur l’avancement des réformes financières en RDC et sur les pistes d’extension des activités bancaires.

M. Bouabid a mis en avant l’effort de modernisation conduit par la BCC et a présenté les ambitions de croissance de BOA en RDC, avec des questions opérationnelles à traiter pour accélérer l’implantation. L’Autorité monétaire a, de son côté, orienté l’intérêt exprimé vers des placements en emprunts obligataires indexés, avec la possibilité d’organiser des mécanismes de rachat. Cette approche s’inscrit dans la construction d’un marché financier local plus profond, apte à canaliser l’épargne et à financer l’économie.

Réformes en cours et instruments de marché

Au cœur des échanges, plusieurs chantiers structurants ont été détaillés. La BCC avance sur la création d’un Credit Bureau couvrant les informations positives et négatives, outil clé pour mieux mesurer le risque, réduire l’asymétrie d’information et améliorer l’accès au crédit. En complément, un Bank ID financier est en préparation afin de renforcer les procédures KYC, limiter la fraude et fluidifier l’ouverture de comptes comme l’octroi de prêts. Ces dispositifs visent à améliorer la qualité du portefeuille, maîtriser le coût du risque et abaisser, à terme, les barrières d’entrée pour les nouveaux emprunteurs.

L’introduction d’emprunts obligataires indexés, couplée à des options de rachat par des acteurs identifiés, ouvre la voie à une gestion plus active de la liquidité. Les banques disposeraient d’actifs mieux ajustés au risque et à la durée, et les émetteurs publics ou privés bénéficieraient d’une courbe de taux plus lisible. Pour BOA, ces instruments offrent un cadre d’allocation potentiellement plus efficace, compatible avec une stratégie d’expansion s’appuyant sur des bilans solides et une gestion prudente du change.

La Banque centrale a réaffirmé sa volonté de maintenir un dialogue régulier avec l’ensemble des établissements afin de consolider la stabilité financière, soutenir le financement de l’activité et améliorer la confiance des déposants comme des investisseurs.

— Peter MOYI