Le gouvernement congolais revoit ses ambitions budgétaires à la baisse. Présenté comme équilibré, le projet de loi de finances rectificative pour 2025, désormais chiffré à 50 691,8 milliards de francs congolais (soit environ 17,2 milliards de dollars), affiche une réduction de 1,7 % par rapport au budget initial adopté fin 2024.
Déposé d’abord à l’Assemblée nationale puis au Sénat, le texte a été jugé recevable sans débat public, une décision prise pour des raisons de confidentialité liées à la défense et à la sécurité, selon le président de la chambre basse, Vital Kamerhe. L’analyse détaillée est confiée à la Commission Écofin, avec un délai de trois jours pour produire un rapport.
En toile de fond : une situation sécuritaire dégradée dans l’Est du pays, des recettes fiscales en baisse et une pression inflationniste persistante. Le collectif budgétaire table sur une croissance de 5,3 %, une inflation moyenne de 8,8 %, et une baisse de la pression fiscale à 12,5 %, contre 15,1 % initialement prévu. Le taux de change de référence est fixé à 2 859,2 francs congolais pour un dollar.
Le gouvernement met en avant une stratégie d’ajustement ciblé. Les priorités restent la sécurité, les services sociaux de base (éducation, santé), le programme de développement local des 145 territoires, mais aussi le démarrage d’un fonds d’investissement stratégique.
Pour boucler ce budget réduit, Kinshasa s’appuie sur des soutiens extérieurs. Deux appuis budgétaires sont déjà prévus : 165,4 millions de dollars de la Banque mondiale et 266,7 millions du FMI, dans le cadre du programme économique en cours.
— Peter MOYI






