Au cœur du marché noir des devises en Algérie, l’euro et le dollar américain continuent de s’échanger à des niveaux élevés, révélant les dynamiques complexes de l’économie informelle dans le pays. À Alger, notamment sur la célèbre place du Square Port Said, un euro se négocie actuellement à 241,5 dinars, une légère diminution par rapport au record de 242,5 dinars atteint fin janvier. Ce maintien du taux de change au-dessus du seuil de 240 dinars souligne la persistance de la demande pour la devise européenne.
La situation du dollar américain n’est pas en reste, avec une appréciation notable face au dinar algérien sur ce même marché parallèle. Le billet vert est valorisé à 223 dinars, témoignant d’une stabilité relative par rapport à ses récents échanges. Cette situation contraste avec le marché officiel, où les taux de change de l’euro et du dollar restent stables à 146,93 dinars et 134,39 dinars respectivement, selon les dernières cotations de la Banque d’Algérie.
Cette tension sur le marché noir des devises s’explique en grande partie par l’intensification de la demande en prévision du mois sacré du Ramadan, période durant laquelle de nombreux Algériens effectuent le pèlerinage de la Omra. L’approche de cette période religieusement significative engendre une hausse notable de la demande pour le dollar et l’euro, exacerbant ainsi les fluctuations des taux de change sur le marché parallèle.
Outre les motivations religieuses, l’économie de la contrebande, souvent qualifiée de commerce du « cabas », contribue également à cette volatilité. Les importations illégales et les restrictions sur certains produits encouragent un commerce transfrontalier actif, particulièrement avec des pays comme la Turquie, où les biens acquis sont ensuite revendus à des prix élevés sur le marché algérien.
Cette analyse du marché noir des devises en Algérie met en lumière les enjeux économiques et sociaux sous-jacents, reflétant à la fois les aspirations et les défis d’une société en quête d’équilibre entre réglementations officielles et réalités du marché informel.
Par L’ÉDITORIAL