Dans une récente enquête menée par l’Agence Congolaise de Presse (ACP) au cœur des marchés municipaux de Matadi, ville portuaire stratégique située au sud-ouest de la République Démocratique du Congo, une flambée des prix du manioc a été observée. D’une importance capitale pour l’alimentation des populations locales, le prix du sac de manioc a enregistré une augmentation marquée, passant de 70 000 francs congolais (FC) à 100 000 FC en l’espace de quelques jours.
Selon Alain Mbenza, commerçant au marché Mvuandu, cette inflation soudaine peut être attribuée à plusieurs facteurs interdépendants. « La dépréciation de notre monnaie face au dollar américain est l’une des principales causes », explique-t-il, soulignant également le poids économique des multiples taxes imposées par les autorités locales. Ces frais supplémentaires, englobant les coûts de dépôt, de manutention, et même les droits de stationnement, exercent une pression considérable sur les prix de vente au détail.
En outre, Mbenza pointe du doigt les augmentations tarifaires imposées par les transporteurs, réclamant jusqu’à 40% du prix de vente des produits agricoles. « Cela, combiné à la hausse du coût des emballages, exacerbe la situation », ajoute-t-il, dépeignant un tableau complexe où producteurs et vendeurs sont pris dans un étau économique.
Cette situation soulève des questions préoccupantes quant à l’accès à des denrées alimentaires de base pour les habitants de Matadi, mais illustre également les défis économiques auxquels sont confrontées les communautés locales. La volatilité des marchés, amplifiée par les fluctuations monétaires et le fardeau fiscal, met en lumière la fragilité des écosystèmes économiques régionaux.
Alors que les acteurs du marché de Matadi naviguent dans ce contexte difficile, les répercussions de ces hausses de prix sur les ménages congolais restent au centre des préoccupations. L’impact sur le pouvoir d’achat des familles et sur la sécurité alimentaire constitue un enjeu majeur, nécessitant une attention soutenue de la part des décideurs et des observateurs économiques.
Par L’ÉDITORIAL