Kolwezi : le Cadastre Minier encourage les provinces à créer leurs propres sociétés minières

0
208

En déplacement à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, le Directeur général du Cadastre Minier (CAMI), Popol Mabolia Yenga, a participé à une conférence sur la gouvernance minière organisée en partenariat avec l’Université de Kolwezi, la direction provinciale du CAMI et l’organisation LABEL. L’intervention du DG a mis en lumière une orientation stratégique : permettre aux provinces et aux entités territoriales décentralisées (ETD) de créer leurs propres sociétés minières.

L’initiative, présentée comme un moyen d’élargir la souveraineté économique de l’État congolais, s’inscrit dans une logique de décentralisation active. Popol Mabolia a notamment évoqué la possibilité de conclure des partenariats de type joint-venture entre les entités provinciales et des opérateurs nationaux ou étrangers, dans le respect du cadre légal existant. Ces alliances permettraient, selon lui, d’ancrer davantage les bénéfices de l’exploitation minière dans les territoires où se trouvent les gisements.

Le Cadastre Minier, bras technique de l’État chargé de la gestion des titres miniers, entend jouer un rôle plus visible dans la vulgarisation des procédures et l’accompagnement des acteurs locaux. Devant un public d’universitaires, de fonctionnaires et d’étudiants, le patron du CAMI a rappelé les grandes lignes de la procédure d’octroi de droits miniers et les missions fondamentales de son service.

La rencontre a également enregistré la présence de Ricky Katombe Ngoy, directeur provincial du CAMI-Lualaba, et de plusieurs cadres issus de l’administration minière. Ensemble, ils ont insisté sur la nécessité d’une meilleure collaboration entre les niveaux central et provincial pour assurer une gouvernance plus équilibrée du secteur.

En clôture de la visite, la délégation du CAMI s’est rendue au Centre de Négoce de Musompo, où elle a visité le laboratoire du Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification (CEEC). Cette infrastructure, présentée par son directeur technique Daniel Mbayo, dispose d’équipements modernes d’analyse chimique des minerais précieux et semi-précieux. Elle joue un rôle central dans le processus de traçabilité et de valorisation des ressources extraites, en garantissant la conformité des produits destinés à l’exportation.

La démarche du CAMI à Kolwezi s’inscrit dans un contexte où le gouvernement congolais cherche à renforcer le contrôle national sur la chaîne de valeur minière, tout en impliquant davantage les acteurs provinciaux. Une approche qui, si elle est suivie de mesures concrètes, pourrait redéfinir les équilibres dans un secteur longtemps dominé par les intérêts étrangers.

Peter MOYI

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici