Par Mitterand Masamuna, Journaliste Économique – LePoint.cd
La scène économique de la République Démocratique du Congo (RDC) est en pleine effervescence alors que les pétroliers producteurs promettent des investissements substantiels en échange de l’approbation de l’ordonnance sur le 9e amendement par le président Félix Tshisekedi. Ces offres, en valeur absolue, s’élèvent à 200 000 dollars, un chiffre qui capte l’attention, mais ne saurait éclipser les nuances de cet accord complexe.
La proposition, avancée par les firmes pétrolières et défendue avec zèle par Arthur Guerot, leur représentant, implique des contributions importantes au développement économique et social du pays. Cependant, il convient de noter que cette offre, en réalité, représente une réduction de 10 000 dollars par rapport au montant antérieur obtenu par Victor Mpoyo, lors de la première administration de Laurent-Désiré Kabila, il y a plus de 25 ans.
Le 9e amendement prévoit, entre autres, qu’à la date d’entrée en vigueur de cet avenant, les sociétés du Groupe, c’est-à-dire les pétroliers producteurs, accorderont à l’État congolais une avance fiscale de 40 millions de dollars, sans intérêts, sur leurs obligations fiscales. Cette avance fiscale sera progressivement remboursée par l’État aux pétroliers, par compensation mensuelle, à hauteur de 35% de la valeur totale des obligations fiscales de ces sociétés.
Un aspect clé de cet accord est le bonus de renouvellement des concessions, d’un montant de 20 millions de dollars américains, qui ne nécessite pas de remboursement. Cette somme sera versée au Trésor public de la RDC, contribuant ainsi à ses ressources financières.
Les pétroliers producteurs ont également engagé à verser annuellement 200 000 dollars pour la formation du personnel des services de l’État, renforçant ainsi les capacités locales dans le secteur des hydrocarbures. De plus, une somme de 100 000 dollars sera allouée à la gestion de la banque de données du ministère des Hydrocarbures, facilitant ainsi la collecte et l’analyse d’informations essentielles dans ce secteur stratégique.
Les employés dont la formation sera financée par les pétroliers producteurs auront ensuite la responsabilité de vérifier de manière indépendante les statistiques de production et de recettes, garantissant ainsi une surveillance plus rigoureuse de l’industrie pétrolière.
En outre, les contributions des pétroliers ne se limitent pas aux obligations fiscales. Ils se sont engagés à verser 50 000 dollars à l’État pour soutenir les efforts d’exploration des bassins sédimentaires de la RDC. Le gouvernement a rendu publique la liste de 27 régions, dont Kinshasa, qui regorgent de ressources pétrolières, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour le pays.
Dans la région du graben Albertine, en Ituri, les pétroliers producteurs se sont engagés à apporter un autre don de 50 000 dollars, spécifiquement destiné à soutenir les cotisations de l’État à l’APPA, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole d’Afrique, renforçant ainsi la position de la RDC sur la scène énergétique continentale.
Ces engagements financiers conséquents ne passent pas inaperçus, et ils soulignent l’importance de la réglementation fiscale et économique dans l’industrie pétrolière de la RDC. Alors que le président Tshisekedi considère l’ordonnance sur le 9e amendement, ces offres promettent de remodeler le paysage économique de la nation, tout en apportant un soutien significatif aux communautés locales. L’avenir de l’industrie pétrolière congolaise s’éclaire de ces investissements substantiels, et le pays attend avec impatience les répercussions de ces décisions sur son développement.