Le Syndicat national des assurances, banques et établissements financiers du Mali (Synabef) a décidé de maintenir sa grève jusqu’à la libération de son secrétaire général, Hamadoun, et d’autres employés détenus. Cette décision fait suite à l’incarcération de Hamadoun pour des accusations de faux et usage de faux. Quelles sont les répercussions de cette grève sur les entreprises et la population malienne ?
Déclenchée sans avertissement dans la nuit du mercredi 5 juin, la grève du secteur bancaire a pris de court de nombreux Maliens à l’approche de la Tabaski, la grande fête musulmane. Les inquiétudes concernant l’accès aux fonds pour les préparatifs de la fête se multiplient.
La pénurie de liquidités se traduit déjà par une hausse des prix sur les marchés. Les interruptions de service dans les banques perturbent sérieusement les activités des entreprises. Les transactions financières sont au point mort, rendant difficile le règlement des fournisseurs, des salaires et des achats.
Mossadeck Bally, président du patronat malien, espère que les négociations en cours aboutiront rapidement pour mettre fin à la grève. Selon lui, « une entreprise a besoin de services bancaires tous les jours, donc un jour de fermeture est un jour de trop ».
Vers une escalade de la contestation ?
Le patronat réclame depuis plusieurs semaines la mise en place d’un service minimum dans le secteur bancaire. Bien que le droit de grève soit protégé par la Constitution, cette mesure nécessiterait des discussions entre l’État, les partenaires sociaux et le secteur privé.
La Synabef a reçu le soutien d’autres organisations syndicales ce week-end. Les travailleurs des mines, des collectivités territoriales et de l’éducation ont exprimé leur solidarité en demandant la libération de Hamadoun Bah. Si leurs revendications restent sans réponse, d’autres secteurs pourraient se joindre au mouvement de protestation.