Dans un développement économique majeur, Tantalex Lithium Resources, entreprise canadienne de renom, et Glencore, géant anglo-suisse des matières premières, ont récemment paraphé un protocole d’accord révolutionnaire en vue de financer une portion cruciale du projet d’exploitation du lithium de Manono, en République démocratique du Congo (RDC).
Selon des sources internes hautement fiables consultées par MINES.CD, cet accord marque l’entrée remarquable de Glencore dans le secteur prometteur du lithium en RDC, où le conglomérat est déjà actif dans l’extraction de deux autres minéraux de grande importance pour la transition énergétique mondiale, à savoir, le cuivre et le cobalt.
Les termes de cet accord inédit stipulent que, en contrepartie de son investissement financier, Glencore obtiendra le privilège d’acquérir et de commercialiser la production de lithium à Manono. Cette injection de fonds sera déployée en trois tranches, comprenant initialement une somme substantielle de 2 millions de dollars américains, suivie d’une seconde tranche de 3 millions de dollars américains. La dernière phase de financement englobera un tiers des dépenses en capital requises pour le projet, sous réserve de l’accomplissement de conditions préalablement établies, selon nos sources.
La structure financière du projet réclamera un capital total de l’ordre de 150 millions de dollars américains. En conséquence, l’investissement de Glencore dans ce projet d’envergure atteindra environ 55 millions de dollars américains, selon des estimations corroborées par divers médias internationaux.
Nonobstant, il convient de noter qu’en juin dernier, Tantalex avait révélé son travail en cours sur l’évaluation économique préliminaire (PEA) du projet, des résultats qui demeurent à ce jour inédits.
Eric Allard, Président-directeur général de Tantalex, a souligné l’importance stratégique de cet engagement : « Glencore dispose déjà d’opérations minières solidement implantées en RDC. Leur expérience et leur expertise dans le pays revêtent une importance cruciale pour l’expansion de nos activités en RDC. Le financement du capital-expenditure (CAPEX) représente une étape significative dans la réduction des risques inhérents au projet et dans notre quête de devenir le premier producteur de lithium en RDC. »
En outre, les prévisions économiques prévoient une demande croissante de lithium, destiné aux batteries des véhicules électriques, passant de 75 000 tonnes en 2020 à un impressionnant 1,4 million de tonnes d’ici 2030. Forte de ses ressources abondantes, la RDC nourrit des ambitions de production de lithium, ajoutant ainsi un minerai stratégique de plus à son portefeuille d’actifs miniers, qui comprend déjà le cobalt, l’étain, le cuivre, entre autres.
À cet égard, Tantalex s’est donné pour objectif de devenir le premier producteur de lithium en RDC, une distinction que le pays n’a pas encore atteinte. La société était déjà engagée dans un projet de grande envergure, piloté dans la même région de Manono par AVZ Minerals. Cependant, les travaux sur ce site ont été sensiblement ralentis, car le gouvernement n’a pas encore répondu favorablement à la demande de permis minier soumise par la compagnie australienne.
En mai 2022, après avoir annoncé la signature du décret d’attribution du permis par la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, AVZ a surpris en février dernier en annonçant l’annulation du même arrêté par la même autorité.
En parallèle, un litige pour le contrôle du projet oppose AVZ à la compagnie d’État COMINIERE, devant la cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale à Paris. Dans l’attente de résolutions judiciaires, le projet de Tantalex se poursuivra sur sa lancée.
Quant aux réserves de Manono, une estimation en date de janvier dernier indiquait que le gisement de lithium renfermait des ressources mesurées et indiquées de 5,46 millions de tonnes, à une teneur de 0,72 % de Li2O, et une ressource minérale inférée de 6,63 millions de tonnes, à une teneur de 0,49 % Li2. Bien que de nombreux experts anticipent une production potentielle dès 2025, de nombreux défis demeurent à relever pour Tantalex, notamment la publication de la PEA du projet et l’obtention des autorisations réglementaires en RDC.
La RDC, déjà leader mondial dans la production de cobalt et le secteur africain du cuivre, ambitionne désormais d’ajouter le lithium à sa liste d’exploitations minières, consolidant ainsi sa position sur le marché des matières premières stratégiques, cruciales pour la transition énergétique à l’échelle mondiale.
Il est à noter que la RDC collabore étroitement avec la Zambie, avec le soutien des États-Unis, pour le développement d’une industrie locale de fabrication de batteries électriques, nécessitant une panoplie de ces minéraux, dont le lithium, afin de répondre à la demande croissante des véhicules électriques. Ce partenariat promet de renforcer davantage la position de la RDC dans le secteur crucial des matières premières.