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Pétrole: ajustement de cap d’un pays Arabe face à son projet d’expansion

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L’annonce récente du gouvernement saoudien de mettre en suspens ses ambitions d’élargir sa capacité pétrolière, initialement fixée à 12 millions de barils par jour (b/j), soulève des interrogations quant aux motifs sous-jacents à ce changement de cap. Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a évoqué lors de la conférence IPTC sur les technologies pétrolières à Dharan que cette décision découle étroitement de la transition énergétique mondiale en cours.

Le ministre a souligné que ce report d’investissement découle directement de l’évolution des priorités énergétiques mondiales. Conscient des défis posés par le changement climatique, l’Arabie saoudite se voit contrainte de réorienter ses investissements vers des secteurs plus durables tels que le gaz, la pétrochimie et les énergies renouvelables.

À l’heure où l’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2060, avec Aramco visant la neutralité carbone d’ici 2050, ces objectifs ambitieux témoignent d’un virage significatif dans la politique énergétique du royaume. Le nouvel axe se concentre davantage sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la transition vers des sources d’énergie plus propres.

Le prince Abdulaziz a également souligné la capacité excédentaire significative du royaume en matière de production pétrolière, qualifiée comme un « énorme coussin » de sécurité face à des perturbations majeures sur le marché mondial. Cette capacité de réserve, estimée à environ 3 millions de barils, démontre la volonté de l’Arabie saoudite de maintenir la stabilité du marché tout en s’adaptant aux évolutions structurelles de l’industrie énergétique.

Amin Nasser, directeur général d’Aramco, a confirmé la disponibilité de la société à accroître sa capacité de production si nécessaire, soulignant la flexibilité de l’entreprise face aux fluctuations du marché. Cette déclaration revêt une importance particulière compte tenu des réductions de production actuellement négociées par l’OPEP+ pour stabiliser les prix du pétrole.

Le prince Abdulaziz a par ailleurs critiqué la décision de libérer du pétrole des réserves d’urgence en 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mettant en lumière l’importance de reconnaître et de valoriser la capacité énergétique excédentaire de l’Arabie saoudite. Cette position souligne les tensions croissantes entre les acteurs clés du marché pétrolier et les organismes internationaux concernant la gestion des réserves stratégiques.

Par la rédaction.

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