RDC–Brésil : vers un cadre commercial adapté aux réalités actuelles et aux besoins stratégiques des deux économies

0
239
MERCOSUR et la RDC

Kinshasa et Brasilia viennent d’amorcer une phase active de renforcement de leurs liens économiques et diplomatiques. Le 11 août 2025, à Brasilia, un accord supprimant l’obligation de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service a été signé par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Vagner, et son homologue brésilien, Mauro Vieira. Cette mesure, souvent perçue comme un levier technique pour fluidifier les contacts institutionnels, ouvre la voie à un dialogue économique plus soutenu.

Un accord commercial repensé pour relancer les échanges

Au-delà du geste protocolaire, la rencontre a débouché sur un engagement stratégique : actualiser l’accord commercial bilatéral datant de 1973. Ce texte, devenu inadapté aux flux et normes actuels du commerce international, freine le potentiel d’échanges entre les deux pays. Selon le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, cette révision permettra d’accroître de manière mesurable le volume des transactions, en ciblant notamment les secteurs où la complémentarité est forte : minerais, agro-industrie, énergie et biens manufacturés.

Pour préparer cette transition, une mission économique brésilienne se rendra prochainement à Kinshasa afin d’identifier les leviers d’intégration au MERCOSUR – marché commun regroupant le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie. Cet élargissement donnerait à la RDC un accès préférentiel à un bloc économique pesant près de 3 000 milliards USD de PIB cumulé et plus de 270 millions de consommateurs.

Dans le contexte actuel, où la RDC cherche à diversifier ses débouchés et à réduire sa dépendance à certains partenaires traditionnels, cet axe sud-américain représente un rééquilibrage stratégique. Les échanges pourraient notamment s’intensifier sur le cobalt et le cuivre, dont le Brésil est un consommateur industriel, ainsi que sur les technologies agricoles et les équipements de transformation.

La visite a également confirmé l’ouverture de discussions sectorielles dans la défense, l’éducation, la culture, l’environnement, le tourisme et l’humanitaire. Enfin, Kinshasa a apporté un appui diplomatique explicite aux ambitions internationales du Brésil, renforçant un partenariat où commerce et politique avancent de concert.

— Peter MOYI

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici