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RDC : le FPI prêt à révolutionner l’industrie pharmaceutique avec de nouveaux financements

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Le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) intensifie ses efforts pour soutenir le développement de l’industrie pharmaceutique en République Démocratique du Congo, un secteur stratégique pour l’autosuffisance sanitaire du pays. Bertin Mudimu, Directeur Général du FPI, s’est récemment rendu en France et en Allemagne pour évaluer les projets de deux entreprises congolaises en quête de financement. Il s’agit d’une démarche qui vise non seulement à améliorer l’offre de soins dans le pays, mais aussi à renforcer les capacités de production locale, un élément clé pour l’indépendance industrielle du pays.

En France, Mudimu, accompagné de représentants de FUMU Sarl, a visité les installations de IPM TECHNOLOGIES à Agen, entre le 13 et le 14 septembre 2024. Ce fournisseur est engagé dans un projet ambitieux qui prévoit l’installation en RDC d’unités de production de médicaments sous forme sèche et de solutés injectables, ainsi que d’équipements de soins spécialisés, notamment pour la dialyse et la cardiologie. À terme, ce projet vise à réduire la dépendance de la RDC vis-à-vis des importations de produits pharmaceutiques et à favoriser le transfert de technologies avancées vers le pays.

Ce projet a une importance particulière dans le contexte actuel où l’offre pharmaceutique locale demeure insuffisante. En investissant dans ce secteur, le FPI cherche à combler un manque structurel qui pèse lourdement sur la balance commerciale de la RDC. Aujourd’hui, le pays importe une large part des médicaments utilisés, ce qui grève ses réserves de devises. L’initiative soutenue par le FPI pourrait permettre de réduire cette dépendance de façon significative, en renforçant la capacité de production locale et en diminuant les coûts d’importation de médicaments essentiels.

Le projet prévoit également l’installation d’un centre de dialyse de 10 postes, une initiative d’une importance économique capitale puisqu’elle pourrait attirer une nouvelle clientèle de patients actuellement contraints de se rendre à l’étranger pour ce type de traitement. Le renforcement des soins spécialisés dans le pays pourrait également générer des économies substantielles en devises, tout en créant de nouveaux emplois qualifiés dans le secteur médical.

Du côté technique, l’unité de production de solutés injectables repose sur des équipements à la pointe de la technologie. Ces dispositifs permettront la production de solutés stériles et conformes aux normes internationales, à un rythme élevé, garantissant ainsi une meilleure disponibilité de ces produits sur le marché local. Le transfert de ces équipements en RDC est prévu sous peu, après validation finale du plan d’exécution par FUMU Sarl.

En Allemagne, Bertin Mudimu s’est rendu dans les locaux du Groupe ROMMELAG, situé à Sulzbach-Laufen, un acteur majeur de l’innovation technologique dans le domaine pharmaceutique. ROMMELAG est à l’origine de la technologie Blow-Fill-Seal (BFS), qui permet un conditionnement sécurisé et durable des produits pharmaceutiques. Cette technologie sera un atout important pour le projet de BENELUX AFRO CENTER (BAC-RDC), qui vise la production en masse de solutés utilisés en hémodialyse, ainsi que de sérums glucosés et physiologiques.

Ce projet se distingue par son potentiel à répondre à une demande locale croissante pour ces produits essentiels, notamment dans le traitement de maladies rénales. Actuellement, la RDC importe la majeure partie de ces solutés, ce qui alourdit encore la facture des importations. L’établissement de cette nouvelle unité de production pourrait ainsi permettre de réaliser des économies importantes en devises, tout en renforçant la sécurité des approvisionnements pharmaceutiques du pays.

Le soutien financier que le FPI pourrait apporter à ces projets s’inscrit dans une stratégie plus large de réduction de la dépendance économique du pays vis-à-vis des importations de produits de santé. Le Directeur Général du FPI a souligné l’importance de ces investissements pour la Couverture Santé Universelle (CSU) prônée par le Président Félix Tshisekedi, en déclarant :

« Nous voulons accompagner des projets stratégiques qui ont un impact direct sur la santé publique. Actuellement, la capacité de production nationale des concentrés d’hémodialyse et autres sérums vitaux reste limitée. Soutenir ces initiatives, c’est investir dans l’avenir économique et sanitaire du pays. »

En fin de compte, ces projets pourraient non seulement alléger la dépendance du pays aux importations coûteuses, mais également favoriser le développement d’une industrie pharmaceutique locale capable de répondre aux besoins croissants de la population.

M.MATUVOVANGA

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