La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), acteur prédominant dans le paysage rizicole camerounais, projette de doubler sa production annuelle de riz paddy d’ici 2024, ambitionnant ainsi d’atteindre la marque impressionnante de 180 000 tonnes, contre les 90 000 tonnes récoltées en 2023.
Cette annonce audacieuse a été formulée au cours de la récente réunion du conseil d’administration de la Semry, positionnant l’entreprise comme le principal producteur de riz au Cameroun. Pour matérialiser cette ambition, la Semry compte sur le soutien crucial du ministère de l’Agriculture et du Développement urbain (Minader), grâce au Projet d’aménagement et de valorisation des investissements de la vallée du Logone (Viva Logone), financé par la Banque mondiale.
Le projet Viva Logone, axé sur le développement durable, vise à promouvoir les services d’irrigation et de drainage, ainsi qu’à améliorer la production agricole dans les zones irriguées du Logone. Les aspects tels que la sécurité hydrique régionale, la gouvernance des ressources en eau, la production agricole et agroalimentaire, ainsi que la restructuration de la Semry, sont au cœur des objectifs du projet.
Malgré ces ambitions, la réalisation des activités de la Semry est entravée par la dégradation avancée des aménagements hydroagricoles, la vétusté des équipements de labour, et le coût élevé des engrais. Cette entreprise d’État, encadrant 20 000 riziculteurs, lutte également pour recouvrer ses recettes propres issues des redevances des riziculteurs.
La CRT, organe spécialisé du ministère des Finances, souligne dans son rapport une série d’actions cruciales pour optimiser les rendements. Parmi elles, la maintenance des équipements mécaniques, l’aménagement hydraulique, l’amélioration des conditions d’exploitation des rizières, la mise en place d’un système de péréquation pour le développement de la production nationale de riz, et l’organisation du marché du riz avec des prix « équitables et incitatifs » pour les riziculteurs.
La filière riz représente une préoccupation majeure pour le gouvernement camerounais, avec une production nationale de 84 000 tonnes contre des besoins estimés à 736 565 tonnes. Les importations massives de riz, atteignant 652 565 tonnes pour 162,5 milliards en 2022, témoignent de la nécessité d’une augmentation significative de la production nationale. La Semry et la Upper Nun Valley Development Authority (UNVDA) de Ndop, dans la région du Nord-Ouest, restent les principaux moteurs de la production de riz au Cameroun.
Par la Rédaction