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2 millions USD pour stabiliser le ravin Mulumba wa Mpoyi et protéger 800 mètres de terrain à Mbuji-Mayi

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Le ravin « Mulumba wa Mpoyi », situé à Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, a longtemps symbolisé les défis d’une urbanisation mal maîtrisée et les souffrances des habitants confrontés aux dégâts de l’érosion. Après des mois d’interruption, les travaux de réhabilitation ont enfin repris, marquant un tournant pour cette ville durement touchée par ce phénomène naturel destructeur.

Ce mardi 7 janvier 2025, les machines de l’entreprise CGCD sont de nouveau en action sur ce site de près de 800 mètres de longueur, 100 mètres de largeur et 40 mètres de profondeur. Grâce à un financement de 2 millions de dollars débloqué par le gouvernement central, les travaux, placés sous la supervision de l’Office des voiries et drainages (OVD), ambitionnent non seulement de stabiliser le ravin, mais aussi de redonner un peu d’espoir à une population qui se sentait délaissée.

Depuis plusieurs années, le ravin a englouti des maisons, des routes et des espaces de vie, bouleversant le quotidien de centaines de familles. À chaque saison des pluies, l’angoisse grandissait, alimentée par la peur de voir de nouvelles infrastructures disparaître. Ces dégâts, souvent irréparables, avaient renforcé le sentiment d’abandon des habitants, qui dénonçaient le silence des autorités face à une situation aussi critique.

La reprise des travaux a été accueillie avec soulagement, bien que teintée de scepticisme. Les habitants de Mbuji-Mayi, qui ont maintes fois vu des projets avortés faute de moyens ou de volonté politique, espèrent que cette fois sera différente. Pour eux, l’intervention en cours dépasse le simple fait de réparer les dégâts : elle représente une opportunité de repenser la manière dont les défis environnementaux et urbains sont gérés dans cette région.

Les responsables de l’OVD ont assuré que toutes les mesures étaient prises pour mener à bien cette réhabilitation. Si le financement a permis de relancer le chantier, les attentes des habitants vont bien au-delà. Beaucoup souhaitent des solutions durables pour éviter que des catastrophes similaires ne se reproduisent ailleurs dans la ville ou dans d’autres zones vulnérables du Kasaï-Oriental.

Ce chantier, bien qu’essentiel, met également en lumière les limites des interventions ponctuelles face à une problématique plus vaste. L’érosion, exacerbée par une urbanisation rapide et souvent non planifiée, continue de menacer des dizaines d’autres sites dans la région. La mobilisation des autorités locales et nationales devra donc aller au-delà de cette intervention pour instaurer une stratégie globale capable de prévenir de telles situations.

Pour l’instant, les riverains du ravin Mulumba wa Mpoyi observent avec attention les avancées des travaux. Chacun espère que les efforts déployés aujourd’hui marqueront le début d’un changement tangible pour Mbuji-Mayi et pour toutes les zones menacées par l’érosion au Congo.

— Peter MOYI

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