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215,1 milliards CDF en 2025 : la RDC mise sur la transparence des recettes judiciaires

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En République Démocratique du Congo, le gouvernement affiche une ambition claire : améliorer la gestion des finances publiques en 2025, avec un accent particulier sur les recettes issues du secteur judiciaire. Pour cette année budgétaire, les services étatiques devront mobiliser 215,1 milliards de Francs congolais (CDF), soit environ 72,8 millions de dollars américains. Derrière ces chiffres, se cache une volonté de modernisation et de transparence dans l’utilisation des fonds publics.

Le ministère de la Justice, la Police nationale ainsi que les cours et tribunaux figurent parmi les bénéficiaires de ces fonds. Cette répartition s’inscrit dans une dynamique visant à renforcer le fonctionnement de ces institutions essentielles pour la stabilité et la sécurité du pays. Pour le ministère de la Justice, l’objectif est ambitieux : 18 milliards de CDF devront être collectés, presque le double du montant enregistré en 2024. Cette augmentation de 92,1 % traduit une intensification des efforts pour financer les réformes en cours et améliorer les services.

De son côté, la Police nationale se voit assigner la part la plus importante des recettes avec 158,5 milliards de CDF, enregistrant une progression de 52,3 % par rapport à l’année précédente. Une telle hausse illustre les priorités du gouvernement en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité. Toutefois, certaines institutions, comme les cours et tribunaux, n’ont pas bénéficié de ces ajustements budgétaires, leurs recettes restant stables à 38,5 milliards de CDF.

L’initiative lancée en 2024 pour bancariser les amendes a déjà produit des résultats concrets. Cette réforme, qui oblige les contrevenants à payer directement leurs pénalités via des banques agréées, a permis d’augmenter considérablement les recettes tout en réduisant les risques de corruption. En seulement un mois, les montants collectés ont bondi, atteignant 444 millions de CDF via un guichet à Kinshasa, contre 112 millions de CDF auparavant. Cette méthode garantit que les fonds sont directement versés au Trésor public, assurant ainsi une meilleure traçabilité.

Cette avancée, saluée par les autorités, témoigne d’une volonté politique de lutter contre les pratiques opaques qui ont longtemps fragilisé le système judiciaire. En renforçant le contrôle sur les flux financiers, l’État espère non seulement accroître ses ressources, mais également regagner la confiance des citoyens. Le ministre d’État Constant Mutamba, à l’origine de cette réforme, insiste sur l’importance de maintenir cet élan pour garantir la pérennité des résultats obtenus.

Alors que le pays s’engage dans une nouvelle année budgétaire, les défis restent nombreux. La mobilisation des fonds et leur utilisation efficace demeurent au cœur des préoccupations. Les attentes des Congolais sont élevées, et les initiatives en cours devront prouver leur capacité à transformer les promesses en résultats tangibles. Dans ce contexte, le gouvernement congolais joue une partie délicate, où chaque décision sera scrutée à la loupe.

Peter MOYI

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