La 20e édition de la DRC Mining Week, organisée à Lubumbashi du 11 au 14 juin 2025, a réuni les acteurs clés du secteur minier congolais : représentants gouvernementaux, compagnies d’extraction, investisseurs internationaux et agences onusiennes. La République démocratique du Congo (RDC), dont l’économie dépend fortement de ses ressources minières, confirme à travers ce rendez-vous son poids dans l’industrie mondiale. Le secteur minier représente environ 20 % du PIB national et assure près de 90 % des recettes d’exportation, soulignant son rôle central dans les finances publiques et la balance commerciale.
Kizito Pakabomba, ministre des Mines, a dévoilé des réformes administratives majeures, avec notamment la création d’un guichet unique destiné à simplifier l’octroi des permis d’exploitation. Ce mécanisme vise à réduire la lourdeur bureaucratique et à renforcer la transparence, conditions sine qua non pour attirer davantage d’investissements étrangers dans un cadre où persistent des défis institutionnels.
Judith Suminwa Tuluka, Première ministre, a souligné la nécessité d’un cadre institutionnel stable et d’une gouvernance rigoureuse. Elle a rappelé que les entreprises minières sont tenues de consacrer 0,3 % de leur chiffre d’affaires au développement des communautés locales, une mesure qui vise à renforcer le tissu social et à limiter les tensions sur le terrain. Elle a également pointé les besoins cruciaux en infrastructures énergétiques fiables et en une justice sécurisée pour pérenniser les investissements dans ce secteur intensif en capital.
Tenke Fungurume Mining (TFM), acteur majeur de la filière, a présenté son engagement dans le respect des droits humains et la transition écologique, en partenariat avec le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH). Ce partenariat illustre la pression croissante des normes internationales sur la diligence raisonnable. TFM a insisté sur l’importance du dialogue avec les exploitants artisanaux pour atténuer les conflits sociaux et promouvoir une exploitation minière plus responsable.
Le forum a également insisté sur la transformation locale des minerais, enjeu stratégique pour augmenter la valeur ajoutée et créer des emplois industriels en RDC. Le pays entend ainsi diminuer sa dépendance à l’exportation de matières premières non transformées, frein structurel au développement économique inclusif.
La transition énergétique a occupé une place importante lors des échanges. Face à la pression mondiale pour réduire les émissions de carbone, l’industrie minière congolaise est appelée à adopter des technologies innovantes afin de limiter son impact environnemental, une tâche qui nécessitera des investissements lourds et un soutien institutionnel renforcé.
La gouvernance a constitué le fil rouge des débats, avec un appel unanime à la transparence dans la gestion des revenus, à la lutte contre la corruption et au respect des standards internationaux. Ces éléments sont jugés indispensables pour restaurer la confiance des investisseurs et assurer la stabilité à long terme du secteur.
Cette 20e édition traduit la volonté des autorités et des opérateurs de conjuguer croissance économique, responsabilité sociale et protection environnementale dans un secteur fondamental pour la RDC, qui figure parmi les premiers producteurs mondiaux de cuivre et de cobalt, deux métaux stratégiques pour la transition énergétique planétaire.
— M. MASAMUNA