La vente de café et de cacao congolais sur le marché européen pourrait être suspendue dès le 25 janvier 2025. Cette information, transmise par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) dans un courrier adressé au ministère du Commerce extérieur, découle de nouvelles exigences imposées par l’Union européenne, qui pointe un manque de conformité aux standards écologiques et de normalisation.
Selon l’expert en normalisation Patrice Musoko Mbuyi, affilié à l’Organisation africaine de Normalisation (ARSO), la République démocratique du Congo n’a pas encore adopté de législation sur ce sujet. Il souligne que ce vide légal freine l’élaboration, l’application et la diffusion de normes internationales dans la chaîne de valeur du café et du cacao. Cet expert insiste sur l’urgence d’accélérer le processus, afin de garantir la qualité et la compétitivité des produits congolais sur les marchés étrangers. Il rappelle en outre que la mise en place de normes reconnues offre une meilleure protection aux consommateurs et favorise l’essor des exportations.
La FEC, dans son courrier du 17 décembre, alerte sur l’enjeu économique pour la RDC et invite les autorités à adopter au plus vite un dispositif officiel de normalisation. Sans ce cadre, de nombreux agriculteurs et exportateurs risquent de subir des pertes importantes, faute de pouvoir écouler leurs marchandises en Europe. Les acteurs du secteur se disent prêts à collaborer avec les pouvoirs publics pour aligner leurs pratiques sur les recommandations internationales et ainsi assurer la pérennité de leurs activités.
« Nous tenons à renforcer nos capacités de production et à écouler nos produits à l’étranger, mais cela implique un respect rigoureux des normes imposées sur le plan international », déclare Patrice Musoko. Il félicite par ailleurs la FEC pour avoir porté la question devant les autorités, estimant que cet échange doit aboutir à une solution constructive et rapide pour tous les intervenants de la filière.
— M. MATUVOVANGA