La RDC lance 37 pôles agricoles pour moderniser son secteur agro-industriel

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La transformation agricole en RDC s’organise autour de 37 sites stratégiques sélectionnés par le ministère de l’Agriculture. Objectif du gouvernement : donner corps à la politique d’agropoles pour dynamiser la production nationale, créer de l’emploi rural et réduire la dépendance alimentaire du pays. Cinq jours d’ateliers à Kinshasa ont permis d’identifier les priorités concrètes, balisant la route vers la mise en œuvre d’un chantier considéré comme vital pour l’économie congolaise.

Vers une accélération technique et législative

Au sortir de ces journées, le ministre de l’Agriculture, Grégoire Mutshail Mutomb Kangaj, a confirmé que les premières études de faisabilité détaillées concerneront les 37 zones ciblées. Ces études devront intégrer l’ensemble des contraintes logistiques, énergétiques et commerciales. L’alignement avec les politiques d’emploi et le raccordement aux infrastructures existantes figurent parmi les axes jugés prioritaires par les experts réunis à Kinshasa.

Parmi les premiers sites sélectionnés, les agropoles pilotes de Nkuadi, Nkundi, Lukula, Mongata et Bukanga-Lonzo seront soumis à une cartographie approfondie des bassins de production et des réseaux disponibles. Objectif annoncé : optimiser l’investissement public et attirer de nouveaux partenaires privés.

La RDC s’engage également sur le terrain normatif, avec l’élaboration d’un cadre législatif pour la certification carbone et la traçabilité agroalimentaire. Un enjeu technique crucial, puisque la valorisation des crédits carbone et la transparence des chaînes d’approvisionnement conditionnent l’accès aux marchés internationaux et l’obtention de financements étrangers. Selon la Banque mondiale, le secteur agricole congolais pèse près de 20 % du PIB, mais souffre d’un rendement moyen inférieur à 1,5 tonne par hectare, loin derrière la moyenne régionale.

Le gouvernement table sur la création rapide d’un guide national des agropoles, synthétisant les orientations et bonnes pratiques à diffuser à travers le pays. La priorité donnée à la montée en compétence locale, via le partage d’expériences et la capitalisation sur les acquis, s’inscrit dans une stratégie de transformation structurelle du secteur.

La prochaine étape sera décisive : la réalisation des études de terrain, la finalisation du cadre réglementaire et le lancement effectif des travaux d’aménagement. Plusieurs bailleurs de fonds internationaux se tiennent déjà prêts à accompagner le déploiement, témoignant de l’intérêt suscité par ce programme inédit sur le continent. Si la RDC parvient à fédérer l’ensemble des acteurs autour de ces 37 pôles, le pays pourrait progressivement réduire ses importations alimentaires, tout en sécurisant des milliers d’emplois directs et indirects.

— Peter MOYI

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