Par Mitterrand Masamuna, Journaliste économique
Le paysage économique kényan prend une nouvelle dimension avec la mise en place d’un fonds conséquent destiné à améliorer l’accès au financement des petits exploitants agricoles. Cette initiative d’envergure, orchestrée par l’exécutif kényan en collaboration avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), dote le secteur agricole d’une enveloppe colossale de 19 milliards de shillings, soit l’équivalent de 128 millions de dollars américains.
S’inscrivant parfaitement dans la continuité du « Projet de facilité d’inclusion financière en milieu rural au Kenya » (RK-FINFA), établi sur la période 2021-2028 en partenariat avec des acteurs financiers internationaux et nationaux, cette nouvelle démarche vise à apporter un soutien substantiel à plus de 19 000 ménages ruraux.
Selon les informations émanant du quotidien local Farm Kenya, cette allocation financière considérable sera mise à profit de manière plurielle, mettant l’accent sur la mise en relation des petits exploitants agricoles avec les institutions bancaires et financières, en vue d’accroître l’accessibilité aux ressources financières, tout en améliorant la disponibilité et la qualité des intrants agricoles.
Mariatu Kamara, représentante du FIDA au Kenya, souligne que ce nouveau fonds comporte des dispositions visant à réduire les risques associés aux crédits agricoles, notamment par la mise en place d’un système de garantie. Parallèlement, une assistance technique sera déployée en faveur des petits exploitants agricoles bénéficiaires, dans le but de favoriser l’amélioration de leur production et de renforcer leurs capacités en matière de commercialisation de leurs récoltes.
Le secteur agricole au Kenya, qui contribue à hauteur de 22,4 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie environ 54 % de la population active, se voit ainsi attribuer une part plus substantielle des ressources financières. À titre de référence, selon les données de la Banque centrale du Kenya (CBK), le secteur agricole n’a capté que 3,5 % du total des prêts bancaires octroyés en 2022.
Cette initiative s’inscrit comme une avancée significative dans la transformation du secteur agricole kényan et promet de stimuler l’activité économique rurale tout en améliorant les conditions de vie des petits exploitants agricoles. Elle reflète la volonté du gouvernement de créer un environnement économique propice à la croissance et au développement durables de ce secteur clé de l’économie kényane.
Par Mitterrand Masamuna, Journaliste économique